D’abord installée à Zürich, Nora part pour Paris sur un coup de tête, nostalgique qu’elle est de la culture francophone. Dans les deux villes, elle envoie régulièrement des emails à une amie écrivaine, Sibylle Berg, et raconte des scènes d’une vie ponctuée de soirées extrêmes et d’amants plus ou moins éphémères. Son chemin croise celui d’artistes comme celui de voyous.
Nora observe la société qui l’entoure, se plonge dans le milieu ex-yougoslave zürichois puis dans les bars interlopes parisiens. Elle se permet des commentaires politiquement incorrects sur tout ce qui l’énerve et donne sa vision d’un monde qui ne tourne plus rond pour autant qu’il ait jamais tourné rond. Entre auto-ironie et désespoir, elle tente juste de survivre et d’échapper à l’angoisse par l’écriture, le sexe et la vodka.
Ces scènes de vie sont aussi des instantanés des années 2000 où l’on se déchire sur la guerre en Irak, où l’on traque les criminels de guerre ex-yougoslaves, où l’on s’interroge sur Tarik Ramadan, où l’ami et écrivain Guillaume Dustan va mourir tragiquement et où l’on va redécouvrir Deep Throat.
Ayant commencé les Noras Mails durant mes années zürichoises, je les ai écrits en allemand. Ils sont accompagnés d’images en noir et blanc que j’ai prises à Zürich et à Paris.